leçon numéro 2 : se méfier des murs...

Publié le par marie jeanne

       Ce stage, je crois que je l’évoquerai dans le chapitre « grands moments » quand j’écrirai mes mémoires d’infirmière désabusée.

 

La bête a été domptée, vive moi. L’amabilité et l’encadrement surtout ne sont toujours pas au rendez vous, m’enfin, faut voir les bons côtés, pour une presque troisième année je suis quasiment autonome. Ca forme et ça forge, puis on ne peut pas tout avoir, foi d’élève infirmière…

 

Ceux qui connaissent la même formation et donc la même galère comprendront : être fliqué quand on bosse, non merci. Etre livré à soi même et aux patients hargneux d’être face à une dinde incompétente (nous), très peu également. Mais surtout, et là tout le monde sera d’accord avec moi, un des côtés les plus moches de ce métier, c’est qu’on se retrouve dans une équipe presque entièrement féminine. Et ça jase, et ça se casse du sucre dans le dos. Un poulailler où la moindre plume de travers est passée au crible et critiquée, toujours…

Je devais faire une petite piqure à un patient. Dans sa chambre, sa femme, et un monsieur pas très souriant que je n’avais jamais vu. Le patient me demande s’ils peuvent rester. Ayant son accord, pas de souci, je fais ma petite affaire et le patient se plaint alors d’avoir encore beaucoup de piqures à faire à domicile à la suite de son hospitalisation. Je lui dit que oui, au moins un mois. Je lui dit alors que s’il veut, on peut lui apprendre à les faire seul afin d’être plus autonome et plus libre dans sa vie quotidienne. Réponse du patient : « non, non, j’ai ce monsieur pour ça » en désignant le mec au fond de la chambre. Je le regarde et il me dit simplement « je suis infirmier ». au revoir et je sors de la chambre.

Quelques heures plus tard, la cadre arrive et demande à me voir. Sueurs froides. Qu’est ce que j’ai fait ? non, je n’ai tué personne. Non, pas de bijou sur moi ni de mèche de cheveux qui dépasse… au secours !!!

De fait. Après quelques petites questions l’air de rien, elle me parle de ce soin. Me fait répéter mot à mot ce que j’ai dit à ce patient. Je sens la vague arriver, mais je ne sais pas d’où. Ah si, maintenant je sais : ce mec est en fait cadre au bloc de cet établissement, et en plus infirmier libéral. Tiens, c’est rigolo ça, en civil comme ça, j’aurais jamais cru que c’était l’infirmier à domicile de mon patient. Bizarrement, je ne l’ai pas deviné. Suis-je bête, y’a pas de module « médium et devinettes » à l’école. Le fait que je n’ai fait que donner un conseil à un patient en cherchant à appliquer ce foutu rôle propre dont on nous rabat les oreilles à longueur de journée n’a pas eu l’air d’émouvoir la cadre plus que ça. En même temps, à son époque, on piquait sans gants et le terme « éducation du patient » n’existait pas. Après maintes et maintes explications et excuses sur ce « regrettable incident », je suis repartie la boule au ventre.

Non seulement ce con est cadre et pas fichu de venir voir une élève pour lui dire dans les yeux ce qui ne lui plait pas, mais en plus il n’a pas l’excuse d’avoir un double chromosome X pour expliquer cette tendance aux non dits et saloperies dites entre les murs mais loin des oreilles.

 

Se méfier des murs et maintenant en plus de l’entourage des patients…

Mon dieu, mais comment je vais réussir à tenir encore une année ???!!!!

 

 

Publié dans 2e année

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
<br /> Et bien la suite des aventures?!!! J'espère que vous n'avez pas baissé les bras...<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> <br /> Merci à vous de lire ce ramassis de plaintes... mais je suis toujours là, même si très peu disponible ! faites vous partie de cette malheureuse famille des élèves infirmiers ?!<br /> <br /> <br /> amicalement<br /> <br /> <br /> <br />